Aux quatre coins de la planète, il existe des lieux heureux, mais aussi d’autres – bien trop ! – qui respirent la violence. Où la haine se nourrit au quotidien et se transmet comme une maladie génétique, de génération en génération… Une haine parce que l’on refuse à l’autre sa différence : culturelle, historique, religieuse. Quelques exemples : l’Islamic State of Iraq and the Levant où les chrétiens se voient « offrir » trois « choix » : la conversion, l’exil… ou la mort (voir en pages 54-55). La vieille Europe n’est pas en reste avec les velléités séparatistes dans une Ukraine ou la poudre parle plus souvent que ne le fait le bon sens. Sans parler de la Palestine…
Face à tout cela, on pourrait désespérer… Se dire que la paix ne sera pas possible, que les hommes ont un cœur de pierre dans la poitrine et les armes à la main… Mais comment rester insensible devant le cri de ce gamin palestinien devant le Saint Père : « Nous voulons dire au monde : assez de souffrance et d’humiliations ! » Oui, assez ! Assez !
Mais comment faire ? François nous a donné une indication lorsqu’il a conversé avec les enfants réfugiés de Dheisheh, en Palestine. « Sachez une chose: la violence ne se résout pas avec la violence, mais avec la paix.»
Le père Philippe Goupille (voir en pages 4-5) développe également cette idée de paix. La paix se construit aussi par la volonté de connaître l’autre… jusqu’à « enlever ses chaussures et entrer dans celles des autres… » Il préconise le dialogue interreligieux dès l’école primaire. Il y a urgence : « Il y a à ce jour une grande indifférence par rapport à la religion de l’autre. Il n’existe aucun programme qui permette de découvrir correctement la religion de son voisin. On apprend les langues, mais pas les religions. Or, si Maurice veut devenir une terre
de paix et un modèle de coexistence, il faut introduire la connaissance des religions dans les écoles. Et ce, d’une manière adaptée à la psychologie des enfants. »
Un dialogue qui s’accompagnerait de trois autres actions concertées : combat contre la pauvreté, pour les chances égales pour tous,promotion du concept de citoyenneté. C’est vrai que pour beaucoup, le fracas des missiles est plus facile que l’humble et calme chemin qui exige de se « dépouiller de beaucoup de ses préjugés et de ses réflexes inconscients ».